Votre chien connaît probablement les mots « assis » et « reste », mais de nouvelles recherches indiquent qu’il pourrait comprendre bien plus que ces simples ordres.
Les chercheurs savaient déjà qu’un nourrisson humain, à l’âge de huit mois, peut comprendre qu’un groupe de syllabes souvent enchaînées sont des mots, alors que des sons non groupés ne le sont probablement pas.
Dans une étude réalisée à l’université Eötvös Loránd en Hongrie, les scientifiques ont découvert que les chiens font la même chose.
Ce que nous dis la science
Les humains parlent constamment aux chiens et autour d’eux, ce qui fait que ces mammifères sont les plus susceptibles d’établir des liens avec les mots que les gens prononcent.
Les chercheurs de cette étude savaient également que ce type de calcul complexe des sons existe aussi dans le monde animal, entre les créatures.
« C’est la première fois que nous montrons qu’un mammifère non humain peut faire cela », explique Mariana Boros, l’un des principaux auteurs de l’étude. « [Les chiens] peuvent appliquer exactement les mêmes calculs que les nourrissons pour segmenter la parole ».
Les chercheurs ont également voulu comprendre quelles parties du cerveau des chiens effectuent ces calculs. Pour ce faire, ils ont fait venir des chiens de compagnie dans leur laboratoire pour étudier leur activité cérébrale.
Ces chiens ont été soumis à des tests d’électroencéphalographie (EEG) et d’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui leur ont permis d’être éveillés et non attachés pour l’étude.
Les propriétaires ont entraîné leurs chiens à rester immobiles pendant au moins huit minutes pour les tests IRM, ce qui constitue un exploit en soi.
Résulats des tests de laboratoire sur la compréhension du langage humain par les chiens
Lors des tests EEG, les chercheurs ont appliqué des électrodes sur la tête des chiens, les ont laissés traîner avec leurs maîtres, puis leur ont fait écouter des stimuli enregistrés.
Ils ont d’abord diffusé de longs flux de paroles composés de mots artificiels, en variant la fréquence de lecture de ces mots, et parfois en ne diffusant que des syllabes de mots. Ensuite, ils ont diffusé des enregistrements isolés de chaque mot et de syllabes qui ne constituaient pas l’un des mots artificiels.
L’activité EEG a montré que les chiens étaient capables de faire la différence entre les mots joués fréquemment et ceux qui ne le sont pas, mais aussi de faire la différence entre un mot complet et des syllabes de mots joués tout aussi fréquemment, une distinction beaucoup plus complexe.
Les chercheurs ont cherché à déterminer l’endroit exact du cerveau où cela se produisait à l’aide de tests IRM. Pendant que les chiens étaient assis dans des scanners IRM, ils ont écouté des flux vocaux constitués soit de mots répétés selon un modèle, soit de syllabes de mots aléatoires.
Comprendre le fonctionnement du cerveau du chien
Deux zones du cerveau ont été associées à la capacité de faire la différence : une région du cerveau plus généraliste et une région du cerveau spécialisée.
La région générale du cerveau, les ganglions de la base, a réagi plus fortement aux syllabes aléatoires, tandis que le cortex auditif, une région beaucoup plus spécialisée, a réagi plus fortement aux discours de mots structurés.
« Chez l’homme, dans le cortex auditif, les régions du cerveau liées au langage sont celles qui sont actives dans ce type de tâches », explique Boros.
« Il était donc intéressant de voir que, chez le chien aussi, le cortex auditif joue un rôle très important dans la segmentation des mots. »
L’étude a montré pour la première fois que les mammifères non humains, plus précisément les chiens, sont capables de faire ces jugements complexes, et qu’en outre, ces distinctions sont faites dans les mêmes régions du cerveau que les humains. voir le site nosanimauxmalins.com.
De nombreuses questions restent cependant sans réponse, comme celle de savoir comment ces chiens ont acquis ces capacités et comment le développement de leur langage se poursuivra à l’avenir.
